samedi 11 avril 2015

OGM-H

Le 15 janvier 2015, le Ministère de l’Agriculture américain a donné son accord pour la culture en champs d’OGM dit de deuxième génération. Ces OGM ont, entre autre, la particularité d'être capables de produire plusieurs insecticides et tolérer au moins deux herbicides. Ces derniers nés des laboratoires de biotechnologie vont probablement être un sujet de polémique médiatisé qui va arriver aux oreilles des plus profanes.

Il existe également un autre type d’OGM qui bien qu’ayant fait l’objet de plusieurs articles dans la presse en 2014 n’a pas soulevé de réel débat. Les exemples ci-après illustrent ce propos :
  •  "Le premier élevage à grande échelle de moustiques OGM anti-dengue ouvre au Brésil" (Le Monde.fr le 30.07.2014). Le monde mentionnait que « Ces insectes doivent  servir à combattre la dengue, une maladie tropicale virale qui peut être mortelle sous sa forme hémorragique. ».
  •  "Une banane OGM dopée à la vitamine A testée sur l'homme" (Le figaro.fr / AFP agence - le 16/06/2014). L’article indiquait que « Les premiers essais cliniques de ce fruit OGM ont été autorisés aux États-Unis. Le projet, soutenu par Bill Gates, vise à commercialiser l'aliment en Afrique à l'horizon 2020 pour lutter contre la mortalité infantile. ».
  •  Le « riz doré ». L’article sur la banane OGM précité précisait que « l'idée de recourir aux OGM pour lutter contre la famine n'est cependant pas nouvelle. Avant la banane, le «riz doré» a été mis sur pied pour les mêmes raisons. Dopé à la vitamine A, il est développé depuis 1999 et avait suscité le scandale lorsque des enfants chinois en avaient ingéré pour des tests sans que les parents n'en soient avertis. »


Quel point commun peut-il exister entre les moustiques OGM, la banane OGM et le « riz doré » ? Certes le fait que leur génome a été modifié est un le dénominateur commun le plus évident mais au-delà deux différences fondamentales paraissent se dégager. D’une part on est bien loin du champ d’action classique des OGM lié à l’utilisation et à la résistance aux divers pesticides ou insecticides et d’autre part ces OGM semblent avoir comme mission et raison d’existence l’aide aux plus démunis.


Pour ces nouveaux OGM, un nom semble adapté : les OGM-H pour Organisme Génétiquement Modifié Humanitaire. Un nouveau nom pour un nouveau débat ?

Mutagenèse / transgénèse : même débat ?

L’actualité d’avril 2015 remet sur le devant de la scène le génome végétale. Le 5 avril 2015, des parcelles d’essais officiels sur colza appartenant au GEVES (Groupe d’Etude et de contrôle des Variétés Et des Semences) à La Pouëze, entre Angers et Segré, dans le Maine-et-Loire ont fait l’objet d’une destruction par les « Faucheurs volontaires ». Les faucheurs volontaires ont expliqué cet acte par le fait qu’il s’agissait de faire « reconnaître que les variétés obtenues par mutagenèse sont bien des OGM » pour les soumettre aux mêmes obligations.

La question se pose donc : ces plants de colza obtenus par mutagenèse peuvent-ils être considérés comme des OGM ?

La mutagenèse est la production d’une modification survenant dans la séquence de l'A.D.N. d'une cellule et pouvant entraîner la disparition d'un caractère préexistant ou l'apparition d'un caractère nouveau. (Larousse)
Cette mutation peut être naturelle ou artificielle, dirigée ou aléatoire.

La transgenèse ou la transformation génétique est la modification héréditaire d’un génome à la suite de l’intégration et de l’expression d’un gène étranger (Larousse).

Dans le cas de la mutagenèse comme de la transgenèse il existe bien une modification du génome. Mais la différence se situe au niveau du type de modification du génome.
  • Avec la mutagenèse le génome, même s’il subit un changement, demeure toujours uniquement le génome de la plante modifiée.
  •  Avec la transgenèse il y a un apport d’un gène étranger qui peut provenir du règne végétal mais également du règne animal. Ces organismes génétiquement modifiés sont des entités complètement nouvelles issues de la biotechnologie humaine.


Certains, comme les « Faucheurs volontaires », veulent voir les plantes comme ce Colza issu d’une mutagenèse artificielle cataloguées comme des OGM et soumis donc à la même réglementation. Mais au final s’agit-il réellement du même débat ?