dimanche 30 août 2015

A l’ombre du réchauffement climatique

Le réchauffement climatique, où plutôt comment limiter ce réchauffement planétaire en dessous des 2°C, est l’un des grands enjeux de cette fin d’année 2015. Avec la COP21 qui approche à vive allure, les réunions, conférences, se multiplient afin de trouver un consensus efficace et satisfaisant pour tous.
A l’ombre de ce sujet brûlant, se cache un autre enjeu majeur avec la course aux modifications génétiques sur l’être humain. Une véritable bataille qui se profile en toute discrétion.

En avril 2015, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité une équipe scientifique chinoise a modifié le génome d’embryons humains. Pour cette première mondiale, cette expérience a été réalisée sur des embryons non viables. Mais si cette même expérience avait été réalisée sur des embryons viables … les modifications de l’ADN réalisées se seraient retrouvées dans les cellules sexuelles et auraient pu ainsi être transmises aux descendants. Cette « prouesse » scientifique entrouvre la boite de Pandore. Avec elle resurgit le spectre de l’eugénisme. Si la communauté scientifique mondiale s’engage sur cette voie, des « bébés à la carte » pourront être proposés dans un futur proche. Prémisse de ce potentiel futur, le plus gros centre mondial de séquençage de l’ADN recueille actuellement le matériel génétique de plus de 2000 surdoués au QI hors norme afin de trouver des variants génétiques qui expliqueraient peut être à l’origine de ces capacités exceptionnelles.

Le 26 mai 2015, la Maison Blanche a réagi via le conseiller du Président pour la Science et Technologie et a déclaré « que la modification des gamètes humains à des fins cliniques était une ligne à ne pas franchir pour le moment et que les choix faits dans un seul pays peuvent affecter tous les autres. ».
Une conférence internationale doit réunir en octobre des chercheurs pour discuter des multiples conséquences de ces recherches génétiques sur des cellules humaines à un stade aussi précoce. Mais il y a fort à parier, que si l’un des pays franchit la ligne en effectuant des modifications de l’ADN d’embryons humains viables, la guerre génétique serait lancée et toute la littérature et la filmographie dystopiques sur le sujet deviendraient notre réalité.

Pour en savoir plus :
L’article « Sommes-nous aux portes de Gattaca ? » - Les Echos le 24.08.2015 :
http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/021210249760-sommes-nous-aux-portes-de-gattaca-1147286.php

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-scientifique/veille-scientifique-et-technologique/etats-unis/article/modification-du-genome-humain-la-maison-blanche-prend-position

dimanche 21 juin 2015

Filière poulets / éthique :

En partant du thème manger « made in France », la chaîne télévisée M6 diffusait le 17 juin 2015 à 20h55 l’émission « Les chefs contre-attaquent » (http://www.m6.fr/emission-gaspillage_alimentaire_les_chefs_contre_attaquent/). Dans ce reportage quatre chefs cuisiniers français enquêtaient sur le contenu des réfrigérateurs de nos concitoyens. Leurs enquêtes mettaient en lumière certaines pratiques où la notion d’éthique était mise à mal.

Le reportage nous faisait voyager en Inde pour découvrir l’étonnante culture du cornichon. Un Cucurbitaceae, cultivé pour ses fruits, consommé principalement comme condiment mais complètement inconnu des indiens. Pour 80€ par mois, des femmes en sari aux couleurs chatoyantes ramassaient sous un soleil torride ces fruits. A ce stade du reportage, on se dit que la rémunération est vraiment modique mais ces femmes arborent de si beaux sourires que l’information semble pouvoir être acceptée. Ensuite vient l’explication sur le travail des hommes sur l’exploitation. Ils arrosent de pesticides les plants de cornichons. Certains de ces pesticides sont interdits en Europe depuis plusieurs années. Pour effectuer cette tâche, leur protection est dérisoire pour ne pas dire inexistante. L’homme ne se plaint pas, il indique juste qu’il avait des maux de tête et des nausées au début mais qu’il s’était habitué …

Autre continent : le Brésil. Autre filière : les poulets. Une ville entière consacrée à l’élevage ultra court de ces volatils. La rentabilité est maximale et fait du Brésil le plus gros exportateur mondial de poulets. La visite d’un élevage montre quelques images surprenantes. Celles de poulets, gavés d’antibiotiques et nourris aux OGM, faisant le grand écart, leur poids acquis trop rapidement au détriment de leur squelette, ne leur permettant pas de tenir debout.
A la suite de ce reportage, son contenu  et la description de ces poulets faisant le grand écart a été faite à un jeune enfant d’une dizaine d’années qui a conclu qu’il ne voulait plus manger de nuggets, plat qu’il appréciait pourtant jusque là.

Le bon sens et l’éthique semblent des notions présentes chez les enfants. Et si la solution pour une économie plus équitable à tous les niveaux était de retrouver cet enfant en chacun de nous afin que nos choix de consommation soient en accord avec une certaine éthique.

mardi 2 juin 2015

Brevets sur le vivant

Imaginez un instant que la police vienne inspecter votre potager pour vérifier que les légumes que vous avez plantés sont libres de droit et n’appartiennent pas à une multinationale. Fiction pensez-vous ? Pas si sûr.
Le 25 mars 2015, la Chambre des Recours de l’Office Européen des Brevets (OEB) a permis le brevetage de plantes non modifiées en Europe. Deux candidats ont réussi l’épreuve : une tomate et un brocoli.

Jusqu’à cette date, la Convention sur le brevet européen prévoyait à l’article 53 b) - Exception à la brevetabilité que :
Les brevets européens ne sont pas délivrés pour : 
b) les variétés végétales ou les races animales ainsi que les procédés essentiellement biologiques d'obtention de végétaux ou d'animaux, cette disposition ne s'appliquant pas aux procédés microbiologiques et aux produits obtenus par ces procédés.

A présent des végétaux « classiques » c'est-à-dire des végétaux qui n’ont pas été modifiés génétiquement et pour lesquels on a uniquement utilisé des procédés essentiellement biologiques peuvent être brevetés.

Ainsi les cultivateurs pourront être attaqués en justice s’ils cultivent sans autorisation des plantes brevetées et sans s’acquitter des redevances liées aux brevets. En effet, les cultivateurs produisant des plantes avec un caractère qui a fait l’objet d’un brevet devraient régler une redevance au détenteur du brevet.


La privatisation du vivant est en marche. Elle a débuté par le règne végétal, se poursuivra t-elle par le règne animal pour finir par l’humain ? Il semblerait que l’intérêt de cette démarche ne profite, ni au simple citoyen, ni au cultivateur qui perdra la liberté de cultiver ce que la nature lui avait, en d’autres temps, si gracieusement offert.

Les métaux : utilisation humaine légère ?

Les métaux sont au cœur de notre quotidien. Leurs innombrables utilisations ont contribué à l’évolution technologique de l’espèce humaine. Depuis des siècles, ils nous ont permis d’accomplir des prouesses dans les secteurs des plus communs aux plus inimaginables. Ils ont même permis de réaliser un des vieux rêves de l’humanité celui de marcher sur la lune et seront très probablement utilisés pour nos projections les plus osées comme voyager vers de lointaines galaxies.
Mais depuis quelques temps les métaux sont très souvent pointés du doigt comme étant à l’origine de nombreux désordres. Ils sont à la fois très recherchés en raison, pour certains, de leur rareté et très décriés car ils sont de plus en plus présents là où ils ne devraient pas l’être. L’industrialisation mondiale croissante, associée à une maîtrise plus ou moins réussie de toutes les étapes de fabrication, ont contribué à libérer des quantités notables de métaux dans l’environnement. Les métaux contaminent les sols, les nappes phréatiques et de nombreuses chaînes alimentaires.
L’homme est à l’origine de l’utilisation, de la transformation des métaux et en tant que dernier maillon de la chaîne alimentaire il est également très souvent le réceptacle final de ces mêmes métaux lors des contaminations environnementales. Une des innombrables versions modernes de l’arroseur arrosé !

Plus d’infos :

samedi 11 avril 2015

OGM-H

Le 15 janvier 2015, le Ministère de l’Agriculture américain a donné son accord pour la culture en champs d’OGM dit de deuxième génération. Ces OGM ont, entre autre, la particularité d'être capables de produire plusieurs insecticides et tolérer au moins deux herbicides. Ces derniers nés des laboratoires de biotechnologie vont probablement être un sujet de polémique médiatisé qui va arriver aux oreilles des plus profanes.

Il existe également un autre type d’OGM qui bien qu’ayant fait l’objet de plusieurs articles dans la presse en 2014 n’a pas soulevé de réel débat. Les exemples ci-après illustrent ce propos :
  •  "Le premier élevage à grande échelle de moustiques OGM anti-dengue ouvre au Brésil" (Le Monde.fr le 30.07.2014). Le monde mentionnait que « Ces insectes doivent  servir à combattre la dengue, une maladie tropicale virale qui peut être mortelle sous sa forme hémorragique. ».
  •  "Une banane OGM dopée à la vitamine A testée sur l'homme" (Le figaro.fr / AFP agence - le 16/06/2014). L’article indiquait que « Les premiers essais cliniques de ce fruit OGM ont été autorisés aux États-Unis. Le projet, soutenu par Bill Gates, vise à commercialiser l'aliment en Afrique à l'horizon 2020 pour lutter contre la mortalité infantile. ».
  •  Le « riz doré ». L’article sur la banane OGM précité précisait que « l'idée de recourir aux OGM pour lutter contre la famine n'est cependant pas nouvelle. Avant la banane, le «riz doré» a été mis sur pied pour les mêmes raisons. Dopé à la vitamine A, il est développé depuis 1999 et avait suscité le scandale lorsque des enfants chinois en avaient ingéré pour des tests sans que les parents n'en soient avertis. »


Quel point commun peut-il exister entre les moustiques OGM, la banane OGM et le « riz doré » ? Certes le fait que leur génome a été modifié est un le dénominateur commun le plus évident mais au-delà deux différences fondamentales paraissent se dégager. D’une part on est bien loin du champ d’action classique des OGM lié à l’utilisation et à la résistance aux divers pesticides ou insecticides et d’autre part ces OGM semblent avoir comme mission et raison d’existence l’aide aux plus démunis.


Pour ces nouveaux OGM, un nom semble adapté : les OGM-H pour Organisme Génétiquement Modifié Humanitaire. Un nouveau nom pour un nouveau débat ?

Mutagenèse / transgénèse : même débat ?

L’actualité d’avril 2015 remet sur le devant de la scène le génome végétale. Le 5 avril 2015, des parcelles d’essais officiels sur colza appartenant au GEVES (Groupe d’Etude et de contrôle des Variétés Et des Semences) à La Pouëze, entre Angers et Segré, dans le Maine-et-Loire ont fait l’objet d’une destruction par les « Faucheurs volontaires ». Les faucheurs volontaires ont expliqué cet acte par le fait qu’il s’agissait de faire « reconnaître que les variétés obtenues par mutagenèse sont bien des OGM » pour les soumettre aux mêmes obligations.

La question se pose donc : ces plants de colza obtenus par mutagenèse peuvent-ils être considérés comme des OGM ?

La mutagenèse est la production d’une modification survenant dans la séquence de l'A.D.N. d'une cellule et pouvant entraîner la disparition d'un caractère préexistant ou l'apparition d'un caractère nouveau. (Larousse)
Cette mutation peut être naturelle ou artificielle, dirigée ou aléatoire.

La transgenèse ou la transformation génétique est la modification héréditaire d’un génome à la suite de l’intégration et de l’expression d’un gène étranger (Larousse).

Dans le cas de la mutagenèse comme de la transgenèse il existe bien une modification du génome. Mais la différence se situe au niveau du type de modification du génome.
  • Avec la mutagenèse le génome, même s’il subit un changement, demeure toujours uniquement le génome de la plante modifiée.
  •  Avec la transgenèse il y a un apport d’un gène étranger qui peut provenir du règne végétal mais également du règne animal. Ces organismes génétiquement modifiés sont des entités complètement nouvelles issues de la biotechnologie humaine.


Certains, comme les « Faucheurs volontaires », veulent voir les plantes comme ce Colza issu d’une mutagenèse artificielle cataloguées comme des OGM et soumis donc à la même réglementation. Mais au final s’agit-il réellement du même débat ?